Réflexions sur les fonctions cognitives

Petit essai personnel sur la spiritualité

En tant qu’INTJ, je possède une proximité naturelle avec l’univers de l’inconscient et des symboles. Je me passionne depuis longtemps pour les états modifiés de conscience, tels que les rêves lucides ou l’hypnose. Je suis sensible aux énergies que dégagent les gens, bien que j’évite d’en parler d’ordinaire. Au cours de ma vie, j’ai eu la chance de vivre un certain nombre d’expériences particulières et d’explorer une mystérieuse part de mon être : ma spiritualité. Bien sûr, je ne suis pas une experte. Je pense de toute manière que c’est le genre de domaine où l’on reste éternellement aspirant. Toutefois, je commence à avoir accumulé suffisamment de pratique pour dégager des réflexions qui, je l’espère, pourraient être utiles à ceux qui s’intéressent au sujet.

Dans ce dossier, je vais tout d’abord parler de mon expérience, puis présenter des théories personnelles et fournir quelques conseils.

Mon expérience

Je ne donnerai pas ici de détails sur ma pratique du quotidien, car j’estime cela trop intime. Cependant, histoire d’apporter de la matière à l’article, j’ai choisi de vous raconter quelques souvenirs marquants dans mon cheminement spirituel.

L’une de mes premières expériences spirituelles marquante s’est produite dans le cadre du scoutisme. (Car oui, j’ai été chez les scouts pendant 8 ans. Ils m’ont recueillie et élevée dans la forêt comme leur propre enfant.) Lors d’un de mes camps, alors que nous nous installions dans une clairière pour dormir à la belle étoile, mes camarades et moi avons découvert un ciel extraordinaire. Il n’y avait aucun nuage. Dans la voûte céleste, des centaines d’astres étaient visibles, des trainées brillantes resplendissaient au loin, et des étoiles filantes passaient régulièrement devant nos yeux. En plus de camper dans une zone préservée de toute pollution lumineuse, un événement spécial se produisait sans doute sur le calendrier astronomique… Je m’en suis un peu voulu de ne pas avoir étudié davantage le sujet avant de venir. Bref. Tout le monde s’est posé dans l’herbe et a contemplé le spectacle en fermant sa bouche (ou en l’ouvrant en très grand, c’est selon).

Ce que j’ai ressenti à ce moment-là est difficile à décrire. Mais je suis sûre que vous connaissez ce sentiment : le sentiment vertigineux d’être une particule minuscule au milieu de l’immensité d’un univers dont on ignore tout. Un sentiment qui vous enivre, vous engloutit, et vous fait perdre la notion de tout pendant un instant. L’envers, l’endroit, le début, la fin : plus rien n’existe, plus rien n’a de sens…

D’autres expériences du même ordre me sont arrivées au cours de mes retraites dans les bois. A chaque camp, nous avions une tradition lors de la dernière nuit avant le retour chez nous : il fallait que le feu soit entretenu jusqu’au matin. Pour cela, les scouts se relayaient en tours de garde d’une heure. Comme je ne savais pas m’imposer, je finissais toujours avec les tours dont personne ne voulait, c’est-à-dire ceux entre 2h et 4h du matin. (Te faire secouer dans ton duvet et devoir enfiler tes chaussures mouillées à cette heure-là, ça pique.) Pendant l’une de ces veillées, à l’âge de 14 ans, j’étais assise en tailleur autour du feu avec mes camarades de ronde. Nous étions un groupe de 4-5 personnes, parmi lesquelles figuraient des aînées que je considérais comme mes mentors. A un moment, j’ai cligné des yeux. Là, j’ai réalisé qu’une heure venait de s’écouler. Les autres m’ont expliqué que j’avais passé la garde à fixer les flammes sans bouger. Elles avaient essayé de me parler, mais je ne répondais rien. Voyant que j’étais dans un état second, elles avaient décidé de me laisser tranquille. Je leur en suis encore très reconnaissante.

Je n’ai jamais réussi à me souvenir de ce qu’il s’était passé cette nuit-là, au cœur de l’ombre et du silence… C’est comme si j’avais oublié ma propre existence. En « revenant » parmi les autres, j’étais envahie par une sensation extrêmement puissante. Comme si mon corps avait été transpercé par quelque chose de bien plus grand que moi. Ça m’empoignait le corps et l’âme. J’en ai chialé plusieurs nuits, et cela peut encore m’arriver quand j’y pense. En fait, cette sensation était familière. Je devais être à l’école maternelle la première fois que je l’ai ressentie. Elle est ensuite revenu de temps en temps au long de ma vie, en particulier dans les moments de grande détresse. Elle s’est affinée, amplifiée, a appris à se manifester sous plusieurs formes. Elle grandit avec moi.

Le concept d’entéléchie décrit bien cette « chose » à mon sens. L’entéléchie est la transformation de la puissance en acte : dans un sens moderne, cela désigne le processus par lequel un objet (ou un individu) passe de son état brut à son état de perfection ultime. L’intuition introvertie est comme une énergie me poussant inexorablement à poursuivre ma voie. Je ne sais pas à quoi ressemble la meilleure version de moi, mais je sens que quelque chose à l’intérieur essaye de me donner tous les moyens de le découvrir. A mon rythme. A ma manière.

J’ai souvent eu l’impression que mon intuition introvertie était à la fois « Moi » et une identité distincte. D’une part, elle épouse parfaitement chaque aspérité de mon être. D’autre part, elle agit en moi avec une telle force, une telle volonté inflexible et une telle douceur infinie en même temps… Sur le coup, je n’ai pas l’impression que tout cela puisse provenir uniquement de moi ! De plus, il arrive que la magie disparaisse, pendant des heures, des jours… Et alors, je ne sais plus comment me rendre dans mon « sanctuaire ». (La zone à l’intérieur de moi-même où je me sens totalement en sécurité, dans laquelle je passe mes séances d’hypnose et de méditation.) Il y a des jours où je peux entrer et sortir du sanctuaire comme un couteau dans du beurre, d’autres jours où je n’ai aucune idée de comment m’y rendre. Ce n’est pas grave, car je sais que cela finira toujours par revenir. Cette « chose » est liée à moi aussi intimement que le sang qui coule dans mes veines. Je ne crois pas en Dieu, ni aux esprits ou aux anges gardiens : je crois seulement en la capacité incroyable du cerveau humain à produire des résultats par l’autosuggestion. Mais ô comme je comprends que certains nomment « Dieu » cette force intérieure.

Néanmoins, en tant qu’INTJ, cette part de moi est contrebalancée par un besoin presque aussi fort de rationalité. (Et heureusement, parce que sinon je verrais des signes cosmiques partout et je serais à la merci du premier gourou venu.) Il n’a pas toujours été facile de contenter les deux à la fois. Que faire lorsque l’appel à assumer pleinement Ni nous tiraille jour et nuit, tandis que Te détruit toute pensée un peu trop mystique à son goût à coups de faits, de statistiques et de rigueur scientifique ? Pour ma part, c’est la conscientisation de Fi, faisant contrepoids à Te comme Te l’a fait auparavant avec Ni, qui m’a aidé à clarifier la situation.

Rompre la polarité rationnel-spirituel

J’ai remarqué autour de moi une tendance forte à opposer rationalité et spiritualité. Comme si dans la vie, il fallait choisir entre être un sceptique absolu, allergique à toute chose qui n’est pas étayée par des études, revue par les pairs et publiée dans Nature, ou bien, un mystique totalement perché qui a foi en tout ce qu’il croise tant que ça « entre en résonnance avec son énergie ». D’ailleurs, j’ai déjà croisé la route de personnes ayant basculé d’un pôle à l’autre au cours de leur vie, reniant ce qu’elles avaient été autrefois. De leur point de vue, elles avaient eu tort toute leur vie d’avant, puis avaient enfin découvert la vérité, la VRAIE façon de percevoir le monde.

Je ne crois pas que le rationnel et le spirituel soient opposés. Je les perçois plutôt comme complémentaires. Je pense qu’il est tout à fait possible de les faire cohabiter en harmonie dans un seul individu, voire même de les fusionner pour former un objet plus complet. Ce qu’il faut comprendre, les petits amis, c’est que l’homo sapiens (comme tous les animaux) est une espèce fondamentalement irrationnelle. Subjective. Pulsionnelle. Bref, un humain, basiquement, ça a besoin de croire en des trucs. Ce n’est pas pour rien que plus de la moitié des gens sur la planète pensent qu’une ou plusieurs entités divines ont créé l’univers. Et ce n’est qu’une forme de croyance parmi d’autres !

Certes, vous pouvez tenter de contrôler votre instinct – pas toujours constructif – et de dépasser vos croyances. En dialoguant avec votre prochain au lieu de lui mettre un coup de pied au tibia quand il vous a contrarié. En étudiant les méthodes scientifiques. En musclant votre esprit critique et en arrêtant de partager tout ce que vous trouvez avant d’avoir vérifié la source. C’est une excellente idée et je vous recommande fortement de la suivre, pour votre hygiène mentale et celle de votre entourage. Par contre, il est illusoire de penser que ces initiatives vont vous débarrasser pour de bon de votre nature profonde.

(Une minute de silence pour les Ti-dom qui vont faire des cauchemars après cette lecture.)

Un jour, vous allez oublier de réfléchir et foncer dans le tas. Un jour, ce sera trop dur pour votre ego d’admettre certaines choses, et vous serez dans le déni ou le rejet. Et ça ne sera pas grave : ça voudra juste dire que vous êtes humain. En revanche, ce jour-là, si vous êtes persuadés d’être libérés de tout affect, vous serez d’autant plus enclins à vous enfoncer aveuglément dans des contradictions bien grasses… Comment s’en sortir, dans ce cas ? Parfois, la décision la plus rationnelle est d’accorder une place à sa part irrationnelle. Si vous essayez de contenir votre besoin de croyance et de magie au fond de vous, il reviendra vous exploser à la tronche de façon incontrôlable tôt ou tard. Et là, ça sera moche, croyez-moi. C’est comme ça que d’éminents scientifiques finissent leur carrière dans une secte prônant la panacée par le jus détox. (D’ailleurs, on a donné un nom à ce phénomène : la maladie du prix Nobel !)

« Mais enfin, La Chouette ! Comment peut-on adhérer à des pratiques alors qu’on sait très bien que ça ne marche pas ? C’est la science qui le dit ! ». En général, les études ne disent pas que telle méthode ésotérique/pseudo-médicale ne fonctionne pas : elles disent qu’elle ne produit pas d’effet supérieur à celui observé dans le groupe placebo. L’effet Placebo, ce n’est pas une absence d’effet. Il se passe concrètement quelque chose dans le cerveau, lors d’un effet Placebo. De la même manière, si l’on place une personne en état de transe chamanique dans un scanner, ça fait swinger les données. (Sérieusement, y’a des gens qui ont essayé.) Certes, tout cela ne soigne pas le cancer et le sida, ni même le rhume que vous vous traînez depuis la semaine dernière… Mais franchement, vous ne trouvez pas super cool que vous cerveau soit capable de vous donner l’impression d’aller mieux à partir de RIEN ? (Aucun principe actif, en tout cas.) Vous imaginez si on trouvait un moyen d’optimiser ça ? Moi en tout cas, ça me donne envie de tester des trucs.

Attention ! Comme je l’ai expliqué, passer outre la polarité rationel-irrationnel n’est pas une voie que choisissent de suivre massivement les « spiritualistes ». Ainsi, beaucoup d’entre eux éprouvent du mépris pour la logique, les faits ou même la recherche de cohérence… Si vous êtes de type T (ou avez une fonction T très active), votre fonctionnement en lui-même sera vu par ces gens comme une manifestation d’immaturité, voire d’infériorité. On s’adressera à vous d’un ton mielleux, vous considérant comme une brebis égarée qui n’a pas encore vu la Lumière. Il faudra vous habituer à ça : vous aurez du mal à trouver des interlocuteurs ouverts à votre approche. De fait, vous évoluerez principalement en solitaire. Toutefois, nous allons voir que cela n’empêche pas de développer une pratique enrichissante.

Explorer sa spiritualité : en pratique

Vous souhaitez vous éveiller davantage à la spiritualité ? Commencez par l’intégrer dans votre quotidien. Cela nécessite de l’auto-discipline (sans avoir besoin d’être un moine ascète non plus !), de la patience et de nombreuses recherches. Mais surtout, c’est une ouverture à un terrain de jeu qui n’appartient qu’à vous, avec votre imagination pour seule limite.

Travailler son ancrage

Parmi les enseignements du scoutisme et des arts martiaux – qui sont mes deux gros piliers philosophiques -, on retrouve beaucoup la notion d’« esprit sain dans un corps sain ». C’est pour moi une base à toute pratique spirituelle, qui est trop souvent négligée. Méditer entre deux gueules de bois, c’est aussi cohérent que de vous enfilez un paquet de clope après votre séance de course à pied. La spiritualité, en tout cas telle que je la conçois, n’est pas un état qu’on invoque 20 minutes par mois (« Comme j’ai la flemme de réviser, je pratique la combustion rituelle des feuilles de laurier pour réussir mes examens ») : c’est quelque chose qui se vit au quotidien. Sans avoir besoin d’y penser 24h/24, on organise sa vie de sorte à lui laisser de l’espace pour éclore. On ménage des moments durant lesquels elle va pouvoir s’exprimer. Ceci est particulièrement valable pour les types NJ : comme je l’avais expliqué ici, l’intuition introvertie est une fonction avec un tempo lent, qui a besoin de beaucoup de calme et de temps pour travailler.

Tout cela ne doit pas nécessairement être compliqué ou cérémonieux. On peut être spirituel en arrosant ses plantes ou en faisant cuir son riz ! Si par nature vous êtes détaché de votre environnement et de votre corps, porter attention à ce que font vos mains est un acte spécial en soi. Parfois, préparer du thé ou contempler le coucher du soleil a plus de sens pour quelqu’un qu’appliquer je-ne-sais-quels préceptes millénaires. A l’inverse, certaines personnes ont besoin de rituels très élaborés, afin de sentir une coupure nette avec leur quotidien.

Pour favoriser ces moments, il est nécessaire de trouver un rythme constructif. Ne pas se coucher trop tard. Ne pas traîner toute la journée au lit. Manger équilibré, en quantité adaptée et selon des tranches horaires fixes. Evoluer dans un environnement un minimum propre et rangé. Ne pas se bourrer ou se shooter régulièrement. Si cet ancrage n’est pas mis en place, la pratique pourra être difficile d’accès, voire dangereuse. En effet, un corps déphasé n’est pas forcément apte à encaisser certaines expériences psycho-spirituelles. S’il n’est pas possible de suivre un rythme sain pour une raison X ou Y (vous travaillez de nuit, vous avez des problèmes médicaux, vous souffrez de boulimie, vous avez du mal à joindre les deux bouts…), la priorité devrait aller soit au rétablissement d’une situation plus favorable, soit à la création d’un ancrage qui vous est propre en intégrant les obstacles de votre quotidien. Par exemple, si vous passez la plupart de votre temps au lit à cause d’une maladie chronique, vous aurez un rythme différent et une définition personnelle d’un « temps d’activité ».

Quoi qu’il en soit, il ne faut pas se comparer aux autres et se mettre la pression par rapport à eux. L’essentiel est de faire de son mieux, et de se rappeler que c’est notre progression par rapport à nous-même qui a du sens. J’ai passé 8 ans à me comparer aux autres au dojo, alors que je suis dyspraxique (comme beaucoup d’autistes) : évidemment, je me sentais nulle. J’apprends lentement, j’ai besoin que l’on m’explique les choses d’une manière particulière, sans quoi je ne comprends rien… Je n’ai jamais réussi à suivre un cours de poomse au taekwondo, et j’ai mis une année entière pour apprendre les mouvements de base d’un kata de karaté. (Note : les poomse et les katas sont des enchaînements martiaux codifiés.) Et je ne parle pas de renforcer les postures ou d’affiner les coups, non : juste d’intégrer là où je devais vaguement placer mes pieds et mes mains. A maintes reprises, je me suis sentie coupable : coupable de ralentir le cours, coupable de ne pas être conforme aux méthodes d’enseignement classiques, coupable que le maître m’ait attribué une ceinture noire de taekwondo alors que je ne saurais refaire pratiquement aucun poomse… Je ne compte pas le nombre de crises d’angoisse que j’ai faites dans le couloir, en m’enfonçant dans cette culpabilité. Aujourd’hui j’ai totalement résolu ce problème et… Nan, je déconne. C’est un travail de longue haleine : reposez-moi la question dans 10 ans. Pour l’instant, je vous partage seulement mon idéal à atteindre.

Être authentique et créatif

Certaines personnes éprouvent du soulagement, voire de la fierté, lorsqu’elles réalisent qu’elles sortent du moule : peut-être est-ce vrai pour vous, qui me lisez. Dans ce cas, vous allez sans doute trouver ce qui suit complètement évident. Mais pour un utilisateur de Te comme moi, sortir du moule, c’est angoissant. Si je n’entre pas dans le moule, où puis-je me réfugier ? Ironiquement, la vie n’a jamais eu de cesse de me rappeler que je n’étais pas quelqu’un de « normal ». Dans tout ce que j’ai entrepris, j’ai fini par me heurter à ce constat. Peu importe la résistance que j’y mettais ; et dieu sait que j’en ai mis ! Ce fut la même chose avec la spiritualité. J’ai survolé pas mal de domaines en ésotérisme. De la sorcellerie à la lithothérapie, en passant par les soins à l’Iboga, les médiums et autres chamans. Durant mes pérégrinations éditoriales, je me suis même retrouvée à travailler pour un écrivain/maître yogi ESTP et à lire les « cours de magie kabbalistiques secrets feat anges gardiens, invocations d’élémentaires et cartomancie » d’un groupe plus ou moins sectaire. (Je me suis demandé plusieurs fois si je ne lisais pas un manuel de Pathfinder, en plus compliqué.)

A aucun moment, au cours de mes lectures et discussions, je ne me suis identifiée à ces pratiques. J’ai fini par accepter qu’une fois encore, je serais incapable d’adhérer à une structure préexistante : pour que ma spiritualité grandisse, il fallait que l’invente. Que je picore les données qui m’intriguent, que je les laisse reposer, jusqu’à ce que mon intuition introvertie me ponde une synthèse constructive (en ayant pris soin de faire coller le tout à mon âme exaltée). Je continue encore aujourd’hui de construire cela, petit à petit. Je pense que beaucoup de gens gagneraient à essayer de bâtir leur propre système de croyances, plutôt que se forcer à entrer dans une discipline qui ne leur convient qu’à moitié. Soyons réalistes : il y a de nombreuses situations où il est plus sage de fermer sa gueule et de rentrer dans le rang. (En tout cas, si vous voulez avoir la paix, votre diplôme ou vos allocs.) Mais là, on parle de vos croyances, de ce qui fait vibrer votre petit kokoro et vous donne une raison de vous lever le matin : il n’y a rien de plus personnel que cela !

J’ai croisé moult individus se disant peu ou prou : « J’ai envie de me pencher vers tel domaine, mais apparemment cela implique de croire en les esprits de la nature. Or je n’y crois pas vraiment. Devrais-je me forcer pour pouvoir pratiquer le reste ? ». Je vais vous dire une chose : on s’en branle. La question n’est pas de savoir si le panthéon nordique, les fantômes ou les petits lutins des bois existent. La question, c’est de savoir si votre pratique produit des résultats. Est-ce que ça vous apporte quelque chose ? Est-ce que vous en ressentez le besoin ? Est-ce que ça vous fait du bien ? Est-ce que c’est sans danger pour votre intégrité et celle des autres ? Très bien : faites-le.

Porter votre pendentif en cornaline vous rend moins nerveux pendant vos exposés ? Portez-le. Tracer des cercles de sel par terre pour purifier votre intérieur, ça vous fait kiffer ? Tracez-les. Méditer en tailleur ça ne marche pas avec vous, vous préférez méditer en forêt à dos de poney ? Méditez comme ça vous chante. Une pratique vous inspire, mais vous souhaitez la réinterpréter à votre sauce ? Allez-y, bon sang ! La Brigade de la Spi ne va pas débarquer dans votre salon en beuglant : « Monsieur, Madame, vous utilisez un pendule de radiesthésie pour faire autre chose que de la radiesthésie. Un seul châtiment est à la hauteur de votre dissidence : LA MORT ! ». Evidemment, si votre but est de vous intégrer dans une communauté de pratiquants, il y a des principes (plus ou moins gravés dans la pierre) auxquels vous devrez adhérer. Mais si vous êtes tout seul chez vous et que vous ne faites de mal à personne, il n’y a aucune raison logique de tergiverser : faites ce que vous voulez. Assumez-vous. Inventez-vous. Personne ne vous regarde et en plus tout le monde s’en fout !

Et si la spiritualité vous ennuie, regardez le Seigneur des Anneaux, ça devrait bien se passer.

La Chouette